Noës Légumes
Noës Légumes - Sacé
Noës légumes est une exploitation maraîchère créée par Christophe Asseray fin d’année 2006. Située à Sacé, la ferme produit essentiellement légumes et céréales mais a aussi la particularité d’être une des rares fermes à produire de l’endive bio sur une surface importante en Mayenne.
Comment t‘es-tu lancé dans le maraîchage bio ?
Je ne suis pas originaire du milieu agricole mais la production m’a toujours intéressé.
Après des études générales, j’ai passé un diplôme en horticulture et je me suis trouvé assez vite à travailler en maraichage bio. J’ai ainsi eu mes premières expérience de maraîchage dans quatre fermes dans le Maine et Loire et la Mayenne où j’ai muri mon projet d’installation.
J’ai ensuite recherché une ferme pendant plusieurs années avant de pouvoir m’installer en 2006.
Comment as-tu pensé ton exploitation ?
Dès le départ dans mon projet d’installation, j’avais la volonté de produire des endives. L’endive est une production particulière, traditionnellement plus produite par des céréaliers que par des maraîchers. L’endive a besoin d’une rotation des cultures assez importante liée à la lutte contre le champignon sclérotinia présent dans le sol. Ainsi il faut une rotation de 7 ans avant de refaire une culture d’endives sur un sol. Il faut donc une grande surface de production pour produire des endives, au minimum entre 10 et 15 hectares de céréales pour un hectare d’endives.
Aujourd’hui, nous sommes cinq temps plein à travailler sur la ferme qui fait 5 hectares de légumes. Nous produisons pour le réseau Biocoop des endives, échalotes, oignons, carottes, betteraves, céleris rave, choux chinois et haricots verts. Les deux tiers de notre production maraichère sont vendus aux Biocoop de la Mayenne et du Mans, je vends ensuite mes produits en direct et à la restauration collective.
Tu participes à la planification annuelle des maraichers, peux-tu nous en dire plus ?
La planification est une concertation née il y a près de 10 ans quand le réseau bio s’est développé en Mayenne. Les producteurs s’organisent chaque année avec Biocoop Mayenne Bio Soleil pour répartir les volumes qui seront distribués dans les magasins. Cela a pour avantages pour les producteurs de pouvoir programmer leur année, leurs investissements et de faire des choix stratégiques sur leur ferme avec de la visibilité.
Tu as aussi accueilli des maraichers sur ton exploitation !
Certains de nos salariés viennent travailler sur la ferme de manière saisonnière sur une ou plusieurs années. Cela leur permet d’affiner leur projet à venir et l’échange d’information. Ils rencontrent le réseau avec des structures comme Mayenne Bio Soleil, la SCIC MANGER BIO 53, l’AFOC 53 et le CIVAM BIO 53, et ont une première approche de leur travail en Mayenne. Cela nous permet de discuter des valeurs que l’on défend avec l’ensemble de ces partenaires-là.
La production d'endives bio chez Christophe Asseray
L’endive est le produit d’une technique de forçage mise au point vers le milieu du XIXe siècle qui consiste à provoquer la repousse des feuilles au chaud et dans l’obscurité pour obtenir de nouvelles feuilles blanches et tendres qui formeront les endives.
Ce légume d’hiver est l’un des plus consommé en France mais l’un des plus traité en agriculture
Pour éviter cela, la production en bio de ce légume racine demande toutes les attentions.
La production de l’endive se déroule en deux temps :
1) Le cycle de production de la racine (de mai à novembre)
2) Le cycle du forçage (de décembre à avril)
1) Le cycle de production de la racine (de mai à novembre)
Semée au mois de mai, la racine de la chicoré est cultivée au champ jusqu’à ce qu’elle arrive à maturité. A maturité la racine est arrachée de début novembre, pour les variétés précoces, au mois de décembre. Arracher la racine à maturité permet d’avoir moins de risques sanitaires liés au champignon sclérotinia présent naturellement dans le sol.
Quand la racine arrive à maturité le taux d’azote diminue, limitant le développement du champignon et des maladies. « Trois ans avant de mettre les endives dans le champ, j’introduis dans le champ un autre champignon pour dévorer le sclérotinia et le concurrencer dans le sol ».
2) Le cycle du forçage (de décembre à avril)
Une fois arrachée, la racine est laissée en dormance puis mise sous une couche de forçage pour qu’elle fasse son deuxième cycle et produise l’endive. Il y a entre 4 000 et 5 000 racines en terre par couche de forçage. Le sol est chauffé à environ 16°C et les endives sont irriguées au goutte à goutte. En 5 semaines à peu près, Christophe sort une couche d’endives.
De décembre à avril il enlèvera une couche et en remettra une autre toutes les semaines afin d’avoir un continu d’approvisionnement d’endives pour les magasins. Cette manière traditionnelle de cultiver les endives ne représente seulement que 1 % des fermes. L’endive, forcée en terre, aura plus de matières sèches et donc un goût plus doux et plus fin.
